Pierre Audio ? Non, Pier Audio !

Les tubes ! Ah les tubes… C’est un fantasme qui a la peau dure dans l’univers de la haute-fidélité. Les amplificateurs à tubes créent une sorte d’attraction/répulsion nourrie par de nombreuses idées reçues, par exemple qu’il s’agit d’une technologie archaïque, fragile, aléatoire ou au contraire magique, unique, seule voie d’accès vers les sommets de la musicalité…

Il va de soi que, comme souvent, la réalité est plus simple et plus concrète. L’amplification à tubes est la technique la plus ancienne, la première à avoir permis de multiplier l’intensité d’un signal électrique (début XXème siècle) et elle n’a été rejointe par le transistor qu’un demi-siècle plus tard. Ce dernier s’est rapidement et massivement imposé en raison de sa taille plus faible, son coût plus raisonnable et sa miniaturisation progressive. Aujourd’hui on parle de nano-transistors et un simple Smartphone en concentre une infinité ou presque.

Alors pourquoi certains dans le monde du son continuent-ils à employer des tubes électroniques ?

Parce que, bien utilisée, cette technologie propose une expérience d’écoute très directe et « vraie », comme débarrassée de filtres inutiles… Et il est certain qu’une amplification à tubes rassemble une quantité de composants très inférieure à celle d’un équivalent à transistors, c’est un fait. Le signal musical traverse donc moins d’éléments et en ressort moins affecté, peut-être aussi moins « travaillé » mais sans doute plus « spontané ». Les chiffres et les graphiques de distorsion ou le facteur d’amortissement sont peut-être moins remarquables mais l’impression d’un son « tel quel » est très marquante quand le concepteur maîtrise son sujet.

Justement à ce sujet, permettez-nous de vous présenter Pier Audio, non pas Pierre, ça c’est moi, mais Pier, mot anglais signifiant la jetée (qui s’avance vers l’infini de la mer… ou du ciel… tout un programme). Une petite équipe française de passionnés de tubes, mais surtout de musique, ayant suffisamment d’expérience pour avoir connu l’époque où digital ne désignait que vos empreintes, et durant laquelle l’analogique n’avait pas besoin de ce nom puisque rien d’autre n’existait. Les enregistrements étaient peut-être un rien moins parfaits techniquement, mais les étapes entre prise de son et « gravure sur support » étaient moins nombreuses et cela générait l’impression d’un son peut-être moins travaillé mais sans doute plus « spontané » (mais que se passe-t-il, on dirait une boucle temporelle? J’ai déjà lu ça plus haut non?…) 
Enfin bref, des gens expérimentés, à qui on ne la fait plus et qui ont mis au point une gamme très complète d’amplificateurs soit tout tube, soit hybrides, c’est à dire utilisant une pré-amplification à tube et une amplification de puissance transistorisée. Sans chichis, mais avec un sacré sens musical et beaucoup de bon sens et de savoir-faire, ils ont constitué une gamme très complète qui nous a vraiment convaincus, en particulier du fait d’un rapport prix-performances-musicalité exceptionnel.

Un exemple ? Disons deux : le MS-480SE est un amplificateur hybride (tubes/transistors) à 1090,00 euros ttc qui ouvre l’écoute dans toutes les directions et crée une scène sonore à la fois panoramique en largeur et profondeur et étonnamment présente et proche en termes de voix et de timbres instrumentaux. Et dans la série tout tube, l’excellent MS-66SE (1990,00 euros ttc) propose une remise à l’honneur pour notre plus grand plaisir d’un tube rarement employé de nos jours, mais mythique, le KT66 (il a équipé les fameux blocs mono Quad II) et ses 30 « petits » watts par canal vous plongent, pour ne pas dire vous empoignent, littéralement dans une scène sonore en relief comme rarement, tout en restituant chaque élément qui la constitue avec son grain propre, frissons garantis.