Nouvelle série Vestia chez Focal
Autant l’enveloppe s’inscrit dans la tradition Focal (flancs “rapportés”, baffle incliné, composants maison bien connus, mais revus…), autant cette série signe une partition singulière dans la gamme Focal. Ce qui frappe, c’est une volonté de discrétion dans la forme que confirme un tempérament privilégiant un peu plus de confort et de retenue. Il faut entendre ce qui précède avec des guillemets car évidemment une Focal reste un produit qui distille du grand son, ample et détaillé. Mais c’est en comparant avec les Chora, plus abordables, ou les Aria, plus onéreuses, que l’on remarque facilement cette approche un peu plus douce, un peu plus ronde, un peu plus relax, un peu… mais cela les rend singulières. Je peux comprendre la communication de Focal qui explique qu’elles seront très à l’aise en stéréo et presque davantage en multi-canal. Je ne pense pas qu’il faille les voir comme un produit spécialement orienté vers le home cinéma, mais plutôt vers les gens qui préfèrent “entrer dans le son” progressivement plutôt que de se faire happer par lui. Cette démarche est très intéressante et démontre, une fois de plus, tout ce qu’un grand constructeur qui maîtrise son savoir est capable de faire.
Nouveau Rega Elex mk 4
Un nouveau Rega ! Quel bonheur ! Cela ne se produit pas si souvent, c’est d’ailleurs aussi pour ça que nous les aimons tant, ces anglais de Southend-on-Sea. Quatrième du nom, l’Elex est au coeur de la gamme d’amplification de Rega. Il est assez puissant pour alimenter une très large gamme d’enceintes mais il a le pied agile et vif. Aucun empâtement ne vient avec l’âge, presque au contraire : un caractère franc, nerveux, aimant jouer toutes les musiques, au sens premier du terme comme s’il était jouette (j’aime ce belgicisme qui décrit bien son “état d’esprit”, enfin… celui de ses concepteurs). Comme s’il vous disait “Allez, tu joues avec moi ? On va taper du pied, on va danser, même si c’est seulement dans ta tête, on va faire la fête de la musique dans ton salon…!”
Deux entrées numériques, une coaxiale et une optique ont été ajoutées pour plus de polyvalence. Et évidemment, une entrée phono MM du feu de dieu, ça c’est sûr, ça ne changera jamais. Et quoi, c’est tout ? Pas de “sans fil”, ni streamer ni Bluetooth ? Ben non, ça aussi ça n’arrivera probablement jamais. Et c’est très bien comme ça.
Comme toujours avec les autrichiens de Pro-ject, il ne faut pas se laisser piéger par l’extrême compacité et le design minimaliste (d’ailleurs, qui a dit que ce sont des défauts ?) La compacité et le style discret sont au cœur de leur proje(c)t depuis les origines. Pourtant, ce demi-portion propose des possibilités très généreuses, depuis les nombreuse entrées (phono MM et MC, plusieurs entrées ligne, une entrée USB-B, des entrées numériques optiques et coaxiales, une sortie fixe et préampli variable) jusqu’au Bluetooth, en version haut de gamme aptxHD (bluffant!), sans oublier une confortable puissance de 2 x 80 watts rms, excusez du peu. Le design très épuré est à l’image du son, en effet c’est la pureté qui domine. L’écoute est remarquablement propre, ni ronde ni incisive, et expose une scène sonore limpide. Il ne faut pas manquer de découvrir cette approche très honnête et très simple de la musique, c’est surprenant. Pro-Ject est célébrissime pour ses platines vinyle, mais il est un peu injuste que la gamme d’électroniques de la marque n’ait pas (encore) hérité de la même reconnaissance.