Le câblage haute-fidélité… Aaaahhh les câbles ! Satanés ou sacrés câbles, à vous de choisir, incontournables, indispensables, objets de débats stériles et sans fin et pourtant nécessaires pour faire circuler les petits électrons porteurs de notre bonheur musical… vous voulez qu’on en parle ? Vous êtes sûrs de vouloir en parler ? Tout et n’importe quoi a déjà été publié à ce sujet, à quoi bon…? Si vous êtes fidèles à ce blog (soyez en remerciés), vous avez peut-être noté que ce sujet chaud comme la braise a fort peu été abordé ici. Et pour cause : nous n’avons jamais souhaité donner dans l’ésotérisme et nous nous contentons habituellement de recommander et fournir des produits sérieux et raisonnables (ou à peine moins) mais qui respectent le leitmotiv tout simple d’une marque de câbles scandinave que nous avons fait nôtre : « no non sense », en d’autres mots « pas d’aberration ». Nous n’avons absolument aucune envie de nous écarter de ce principe, pas trop déçus?
Alors pourquoi en parler maintenant ? Tout simplement parce que nous avons récemment pu découvrir et essayer des câbles tous nouveaux venus sur le marché. Et pour une fois, ils ne sont pas venus de bien loin (voire du grand lointain si vous voyez ce que je veux dire…) mais tout simplement de notre cher petit plat pays. Ils auraient pu faire le trajet à pied mais avec toute cette poussière d’été, ils ne seraient pas arrivés très pimpants et cela aurait été dommage, car ils sont plutôt joliment sapés, j’y reviendrai.
Idéalement, on aimerait pouvoir se passer de câbles, en tout cas on préférerait les faire disparaître, ce n’est pas un hasard si la technologie aidant, de nombreux produits sans fil, pas systématiquement médiocres, remplissent les rayons des magasins d’électronique dite de loisir. Cependant, vous le savez, au-delà d’un certain niveau d’exigence, la spécialisation des maillons d’une chaîne est impérative et le choix de chacun d’entre eux un must. Pas d’autre choix donc que de les relier entre eux en faisant usage de câbles d’interconnexion et de câbles d’enceintes. Mais de là à en faire des maillons à part entière, il y a un pas que nous ne franchirons pas pour notre part. Ce qui ne signifie pas que nous les sous- estimons, simplement nous souhaitons les garder à leur place si possible discrètement, visuellement mais surtout acoustiquement. Jérémy et moi sommes des amoureux de musique, elle a une place importante dans nos vies, et c’est justement par respect pour elle, objet de notre passion à travers la haute fidélité, que nous sommes déconcertés (je réalise après avoir écrit ce mot, à quel point il colle au sujet, dé-concertés, comme si quelque chose nous éloignait de l’expérience de la musique vivante), déconcertés donc par les gammes ahurissantes proposées par les cadors sur ce marché du câble audio. Lorsqu’un fabricant, tout respectable et expérimenté soit-il, vous propose un jeu de câbles pour enceintes à plus de 10.000 euros les 2 x 3 mètres, quand un de ses concurrents affiche sans sourciller un montant comparable pour une liaison d’interconnexion entre un amplificateur et sa source de 2 x 1 mètre, on est en droit de se demander quand tout cela a-t-il dérapé… Une justification particulièrement fallacieuse nous est servie pour tenter de gommer l’affront au bon sens que constituent pareilles folies : il est normal de consacrer environ 10 % du budget des composants d’une chaîne pour en réaliser les connexions. Là évidemment, tout s’explique. Si vous avez choisi des enceintes à 100.000 euros la paire, les 10.000 du câblage paraissent justement proportionnés. Personne ne vous explique pourquoi c’est nécessaire ni comment cela se justifie, c’est juste normal, c’est à peu près la tape, vous comprenez? Eh bien non, je ne comprends pas, nous ne comprenons pas même après la lecture de fastidieux « white papers » pleins de graphiques et de théories sur les effets délétères des champs magnétiques, des effets de peau, des conséquences de l’augmentation de la résistance sur la capacitance… Entendons-nous bien : nous ne comprenons pas, essentiellement parce que nous ne sommes pas en mesure de comprendre. Nous ne sommes pas ingénieurs, nous n’avons pas de formation en électronique, restons à notre place. Par conséquent, nous ne contesterons jamais les affirmations des spécialistes de la circulation des électrons. Nous savons par contre faire une chose, et de mieux en mieux, comme tout ce qui s’entraîne et s’améliore au fil des répétitions : écouter. J’ai d’ailleurs encore beaucoup progressé sur ce terrain depuis que Jérémy m’a rejoint. Car écouter à deux, confronter nos ressentis et échanger plutôt que marmonner tout seul est infiniment plus productif et enrichissant. Nous écoutons donc de mieux en mieux, peu importe que notre oreille vieillisse (je parle surtout pour moi Jérémy, toi tu es jeune).
Là, vous vous dites (à nouveau), ce type tourne autour du pot, il ne va jamais droit au but, il remplit son blog avec du vent ! Du vent, tiens tiens, c’est intéressant ça, parce que justement, qu’est ce que le son, si ce n’est du vent, de l’air qui circule… C’est exactement ce dont il s’agit, mais avant de redevenir « du vent », le son était un flux d’électrons et c’est précisément le sujet du jour. Donc ces électrons forment un flux, un tout et la seule chose qu’on aimerait qu’un câble fasse, c’est laisser ce flux tel quel, ne pas le contraindre, ne pas le saucissonner, ne rien en ôter si possible. Et comment juger de cela, individuellement j’entends, comment savoir ou plutôt sentir que ce flux est préservé? Notre réponse à cette question est la plus simple et peut-être la plus modeste, compte tenu de nos limites humaines et professionnelles : si nous pouvons sentir l’émotion créative des musiciens, si nous pouvons capter le plaisir qu’ils ont à jouer ensemble, si nous pouvons ressentir ce moment de grâce que constitue une prestation magique captée par des micros, alors le tour est joué ! Si par contre quelque chose nous en empêche, par une action ou une omission comme dirait l’autre, nous pouvons, en creux en quelque sorte, ou par l’absurde si vous voulez, savoir que quelque chose ne va pas et que ce petit quelque chose entrave notre plaisir. Par exemple, une dynamique contrainte qui ne permet pas de sentir toute l’énergie du flux musical ou ses plus fines nuances, un accent typé qui insiste démesurément sur les basses ou les aigues en leur conférant une importance que ne souhaitaient pas les artistes et leur producteur, un voile de « brume » qui vous éloigne un peu de « l’urgence » qui fonde une composition, tout cela pose problème et c’est seulement lorsque rien n’est démontré, lorsque le tout est fluide et consistant, lorsqu’en quelque sorte il n’y a plus rien de particulier à remarquer que l’on sait que le but est atteint.
KRM Audio nous a fait exactement cet effet. Mr Watelet, leur concepteur, a fait exactement comme nous : il a appris à écouter par passion et par profession, et la question des câblages le taraudant depuis bien longtemps, il a essayé, testé, tenté, patiemment et en suivant son instinct aiguisé par sa pratique professionnelle, jusqu’au résultat que nous avons récemment pu découvrir. Cela tient-il du miracle ou de la chance? Il faut toujours un peu de chance quand on manipule et assemble de multiples paramètres, mais surtout beaucoup d’opiniâtreté et une vraie passion quand on sait que le marché est saturé de tant de marques, et que personne ne vous attend. Cette démarche, nous la trouvons convaincante en terme de résultat (sinon nous ne vous en parlerions pas) mais aussi pour elle-même. Parce que cette passion qui nous anime dans la nôtre, nous avons du plaisir à la retrouver chez d’autres, avec un esprit de simplicité et de proximité qui nous réjouit. Ce caractère artisanal et de proximité apporte des avantages peu courants, comme par exemple, une déclinaison de finitions impressionnante, capable de faire pratiquement disparaître le câblage en cherchant le ton sur ton, ou au contraire de le mettre en valeur en préférant le contraste. Dans le même ordre d’idée, plusieurs offres sont proposées en ce qui concerne les fiches pour connecter enceintes ou électroniques. Il est rarissime d’avoir la possibilité d’affiner le résultat, par exemple en préférant tel ou tel matériau pour les connecteurs bananes. Croyez-nous ou pas, mais la différence à câble identique peut être surprenante!
Justement, faut-il croire ou ne pas croire ce qui précède ? Il ne s’agit pas d’un acte de foi, nous ne revendiquons que nos sensations et notre démarche que nous déclarons simple et honnête. Mais la vôtre ne regarde que vous et si vous sentez de l’intérêt pour ces produits, nous nous ferons un plaisir de vous en mettre à disposition, dans la mesure du possible, pour vous rendre compte par vous-même.
Pas de packaging somptueux, pas de marketing ronflant, pas de prix à 3 ou 4 zéros, nous avons l’impression d’avoir trouvé là une excellente solution raisonnable, en prise directe avec la musique !