La MaisonMarqueNouveautésTest

Diabolics Qacoustics

Qacoustics a réussi en une petite vingtaine d’années à se faire un nom dans le monde des enceintes haute-fidélité, principalement en raison d’un rapport qualité-prix très affuté. Pourtant, la présentation des produits n’a jamais eu à rougir face à une concurrence généralement plus onéreuse. L’actuelle série 3000i ne déroge pas à cette bonne habitude et nous pouvons constater au quotidien qu’avant même de parler tarifs, nos visiteurs pointent souvent du doigt l’élégance de leurs proportions et de leur présentation. Quand ensuite ils apprennent que le produit qui les a séduit visuellement est également le plus abordable de notre sélection, ils se trouvent extrêmement bien disposés.
Comme toujours, le plus important sera perçu à l’écoute, nous n’insisterons jamais assez sur ce point, mais ça commence bien, dirons-nous !

Qacoustics a proposé une série Concept plus sophistiquée comprenant une compacte Concept 20 et une colonne Concept 40 qui ne manquaient pas d’arguments, mais c’est véritablement lorsqu’ils ont dévoilé les très ambitieuses Concept 300 et Concept 500 (évoquées ici) que la communauté des mélomanes exigeants a compris qu’il faudrait désormais compter avec eux. Et c’est exactement entre ces deux séries aux extrémités de leur gamme d’enceintes passives que vient s’insérer la nouvelle série 5000 qui nous occupe aujourd’hui. Vous l’avez peut-être lu par ailleurs, nous aimons beaucoup les enceintes deux voies, et avec Qacoustics, nous voilà servis, ils ne font que cela ! Compactes ou colonnes, leurs enceintes sont des deux voies, la seule chose qui les différencie, c’est la présence d’un ou deux transducteurs basse-medium. Et c’est à travers la nouvelle 5020, une compacte, que nous avons eu le plaisir de découvrir en quoi cette série élève remarquablement le niveau de jeu sans oublier néanmoins de présenter un rapport qualité-prix remarquable.

La signature visuelle des enceintes de la marque est évidente au premier coup d’œil, les angles sont arrondis et minimisent visuellement l’encombrement du produit. Sa profondeur est tout de même assez importante, permettant d’exploiter un volume interne suffisant, mais la perception globale est celle d’un produit ramassé, élégant et assez peu encombrant. On le sait, sur le plan esthétique aussi, l’effet psychologique a son importance et avoir l’air compacte est souvent un atout pour une enceinte, notre pratique quotidienne nous l’a démontré à moulte reprises… Au-delà de la taille perçue, ce qui frappe c’est une élégance et une sobriété non dénuée d’un chic certain. Cache-tissu en place, on appréciera les raccords parfaits et la couverture intégrale de la face avant par un tissu aux reflets légèrement brillants et aux angles arrondis pour épouser la façade de l’enceinte. C’est très bien fait. L’ébénisterie est disponible dans quatre finitions : noir ou blanc satiné et deux finitions façon bois, style chêne ou noyer. Le blanc dispose d’un cache-tissu gris clair, les autres d’un cache-tissu noir. L’enceinte pèse 7 kg, on ne s’attend pas à ce poids en la déballant, c’est franchement dense pour la taille et cela dégage une sacrée impression de solidité. En enlevant le porte-tissu magnétique de la face avant, on découvre les composants et le joli travail réalisé sur les matériaux et les contrastes. Tout est noir depuis les membranes en passant par les suspensions de caoutchouc, les châssis des deux haut-parleurs et même le matériau de finition de la face avant, mais cela n’a rien de monotone, on alterne entre le mat, le soyeux et le brillant et les rondeurs dominent visuellement le dessin du baffle avant. Chacun aura sa préférence, caches en place ou non, mais cela ne manque pas de charme dans un cas comme dans l’autre.

Place à la technique ! La série 5000 inaugure un tout nouveau jeu de composants, tweeter et woofer, qui eux aussi présentent un très haut niveau de finition et d’intégration. Est-ce qu’on demande à un woofer d’être joli me direz-vous ? Un tweeter doit-il être sexy ? Non, en effet, ce n’est pas sa mission première, cependant comme pour beaucoup d’objets manufacturés, si la forme rencontre la fonction et si la finition égale l’ambition, c’est le signe que chez ces gens-là Monsieur, on ne chipote pas, on fignole ! On ne bidouille pas, Madame, on raffine ! Le tweeter à dôme souple soyeux est non seulement totalement amorti et découplé de la cavité interne pour ne pas subir la pression acoustique de son encombrant voisin-woofer, mais également découplé de la face avant de l’enceinte grâce à un joint polymère qui le “suspend” le plus possible afin de na pas subir les vibrations de la caisse, aussi menues soient elles. Quant au woofer, il inaugure un tout nouveau dessin sans rupture “continuous curved cone” soit cône à courbe continue, sans rupture, sans le cache-bobine habituellement présent en son centre. En d’autres termes, cette membrane est d’un seul tenant, et courbe “tout du long. Outre qu’il s’agit là d’une jolie prouesse car il n’y a aucune place pour corriger une éventuelle approximation, cela permet d’augmenter la surface utile du woofer tout en procurant un couplage puissant pour la bobine chargée de la mouvoir. Qacoustics annonce 50% de contrôle et de puissance à bobine et aimant comparables, on veut bien les croire puisque de toute façon c’est invérifiable. Là d’ailleurs n’est pas la question, les chiffres n’ont jamais été notre tasse de thé. Pour ce qui est de l’ébénisterie, la face avant est renforcée et mieux amortie par une épaisseur de caoutchouc de butyle et d’acrylique noire. De quoi faire d’une pierre deux coups, acoustique et esthétique. Les tasseaux-renforts certes classiques mais judicieusement disposés au sein de l’enceintes achèvent une réalisation dont la qualité est évidente à l’œil. Même le bornier de connexion est réduit, rigidifié et amorti pour limiter son impact. En effet, une insertion d’une certaine taille en plastique quelconque a des conséquences non négligeables et déforce en partie le travail accompli pour rigidifier l’ébénisterie. De la belle ouvrage donc. Allez, à bientôt, bonjour chez vous!

Mais non, je rigole, allez restez quoi… On va parler du son là…! Désolé, je ne le ferai plus (dit-il en croisant les doigts dans le dos). C’est là que réside la vraie force de cette nouvelle 5020. Et ce qui est très fort justement, c’est que cette force est du type tranquille, du genre qui n’a rien à prouver. En effet, rien ne vous frappe particulièrement d’emblée. Vous vous trouvez immédiatement en train d’écouter de la musique. Les détails sont là mais ne vous sautent pas à la figure, vous ressentez une douceur générale tout en notant la moindre nuance facilement. L’image qui se déploie est nette mais pas grandiloquente, bien calée entre les enceintes et au-delà de leur plan d’émission, rien ne vous agresse et pour autant les attaques dynamiques, les transitoires sont rendus si proprement… L’écoute ne déroge pas à la philosophie jamais démentie des concepteurs de la marque : chez nous on fait des jolies caisses sans en faire des tonnes. Interprétation extrêmement libre de notre part d’un slogan jamais exprimé autrement que par les actes. Toute les marques prétendent créer l’ultime référence, le produit le plus avancé, nous respectons vraiment ces prétentions car elles expriment une volonté et une conviction sans lesquelles entreprendre est inutile. Il n’en reste pas moins qu’il ne faut jamais être dupe de ce qui s’écrit ou se prétend si facilement. Ce que les fabricants savent fort bien sans l’exprimer jamais, c’est que comme une chaussure doit épouser votre pied, une enceinte doit plaire à votre oreille, par conséquent toutes ne sauraient vous convenir par définition. Cependant l’objectivité et l’expérience nous permettent d’affirmer que pour le rapport qualité-prix, ces Qacoustics 5020 (799€ ttc la paire) se positionnent de façon remarquable. Et qu’elle pourraient tout à fait devenir les fidèles compagnes de vos séances musicales. Pas tape à l’oeil, pas tapageuses, mais justes et naturelles. À bon entendeur (et uniquement après avoir entendu, vous l’avez compris), salut !
Et merci ! Et à bientôt !