Le temps passe comme s’il était pressé, c’est du moins l’impression que j’ai… Il paraît que c’est lié au vieillissement, cette sensation d’accélération. Nous voilà à nouveau au terme d’une année qui aura filé comme…comme allez zut, il avait une expression avec une toile cirée ou quelque chose comme ça, ça ne me revient pas… disons alors à la vitesse de l’éclair.
À propos d’éclairs, il faut avouer que ce n’est pas comme si nous vivions sous un ciel sans nuages et cette année aura charrié son lot de misères et de malheurs, de ces évènements brutaux ou insidieux qui peuvent déstabiliser les sociétés dans lesquelles nous nous pensons peut-être à l’abri. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a rien de positif ou d’agréable à dire de ce millésime 2023.
Dire le positif, c’est ma mission sur cette planète, acceptée de longue date. Ma raison de me lever tous les jours. Autant je tiens à m’informer sur l’actualité géopolitique, économique, sociale… au quotidien, autant lorsque c’est fait et que je me mets en route, je sais que d’une façon ou d’une autre, les rencontres que je vais faire vont presque toujours m’aider à croire en un futur possible pour notre communauté humaine. Il paraît que c’est lié au vieillissement, ce besoin de croire que quelque chose va nous survivre et pas seulement survivre d’ailleurs mais vivre tout court, palpiter, créer et perpétuer… De toute façon, je sais que même si personne ne pousse la porte du magasin (ce qui n’arrive jamais grâce à vous), j’aurai le bonheur quasi extatique de passer une journée de plus avec mon plus proche collaborateur (le seul en fait), ce cher Jérémy, mon beau(-)fils, le stabilisateur de mes (rares) sautes d’humeur intempestives, l’organisateur infatigable du boxon que j’ai dans la tête (il paraît que c’est lié au vieillissement… mais pas que), le metteur en images de notre communication sans lequel ce blog n’existerait même pas, j’en passe et des meilleures et tout simplement au-delà de tous ces liens familiaux et professionnels, j’ose l’écrire à défaut de le dire, mon ami. Vous comprenez maintenant ? Aucune journée ne peut gâcher cela et je mesure ma chance.
Bon, je crois que la brosse à reluire est largement usée à présent, il est temps de passer au suivant, comme chantait le grand Jacques. Et le suivant, c’est vous, oui, vous. Combien de fois, le soir venu, à la question de mon épouse-toufflante sur la journée au magasin, ne lui réponds-je pas plutôt par une anecdote au sujet de telle ou telle personne rencontrée, plutôt que lui seriner on a plutôt bien ou plutôt moins vendu aujourd’hui. C’est parce qu’il n’y a que la rencontre qui m’intéresse au fond. Faire connaissance, comprendre vos besoins autour du thème que nous avons à cœur ici, la reproduction musicale. Nous avons besoin de matériel pour apprécier la musique en dehors des concerts, ces moments purs de musique vivante. Ces prestations sont irremplaçables et les sensations qu’elles peuvent nous procurer sont sans doute incomparables, mais quand même, quel plaisir, quelle richesse de pouvoir réécouter à l’infini et à notre meilleure convenance les artistes que nous aimons. Pour cela, il faut des composants audio, c’est un fait. En sélectionner et vous les proposer à découvrir, c’est notre métier, mais ne croyez pas que nous avons de l’amour pour ces objets technologiques. L’amour c’est réservé aux autres humains (je n’ai jamais été très chiens et chats, mais je peux comprendre… en vieillissant) et quand ils sont musiciens et qu’ils nous touchent en plein cœur avec leur art, c’est vers eux que nous dirigeons nos sentiments de joie, de gratitude et d’amour, pourquoi pas ? Pas vers la paire d’enceintes, pas vers l’amplificateur, pas vers le lecteur de CDs, de vinyles ou de fichiers. Vous imaginez vous enticher d’un bloc de bois ou de métal ? Par contre, quand on a la chance comme nous de rencontrer de temps à autre les créateurs de ces produits, quand on a l’opportunité de visiter leurs installations (pour ma part, j’ai eu le plaisir de visiter les installations de Bowers & Wilkins, Rega, Pro-ject Audio, Focal, Triangle… c’est lié au vieillissement Jérémy, ton tour viendra), de leur parler de temps en temps au téléphone pour certains, on prend conscience qu’une fois de plus, c’est le facteur humain qui est à la manœuvre, ce sont des hommes et des femmes de chair, de sang et d’émotions, ces techniciens qui épurent et raffinent sans cesse leurs concepts électroniques et acoustiques. Et certains d’entre eux, sans être des amis, n’exagérons rien, me sont chers parce que j’ai aperçu les êtres humains derrière l’inévitable marketing et les montagnes de boîtes en carton. Ils ont toute mon admiration mais au-delà de cela, une véritable affection.
Tout cela devient fort sentimental pensez-vous? Vous avez tout à fait raison, il paraît que c’est lié au vieillissement… Dans quelques années, si mon petit business me survit, je ne serai plus à la barre et je n’ai plus l’âge ni l’envie de me carapaçonner derrière de fausses pudeurs. Le sel de tout projet selon moi, c’est l’interaction humaine, sans quoi il ne m’intéresse pas.
Et donc à l’occasion de ces fêtes de fin d’année et de cette édition 2024 compliquée qui se profile (je vous fais grâce des raisons pour lesquelles je la qualifie de la sorte), je vous souhaite à toutes et tous de bien vieillir ! S’il y une seule certitude pour chacun d’entre nous, c’est bien celle-là. Certes ça va (un peu) vous ramollir, mais humainement ça pourrait avoir des conséquences positives. Si je peux me permettre une suggestion, pensez simplement à nous présenter vos enfants à l’occasion, que nous puissions en prendre soin aussi ;-).
Alors meilleurs vieux ? Toutes et tous ? Pour moi la question ne se pose même pas, évidemment !
Nous vous souhaitons une très bonne année 2024 !