On avance, on parie sur Advance Paris !

Vous ne le savez peut-être pas, mais je déteste prendre des risques inconsidérés. Mes fournisseurs eux, le savent bien, qui doivent patienter longuement avant que je ne m’engage dans une nouvelle collaboration. Parce que je n’essaye jamais pour voir ce que ça pourrait donner. Si je dis oui, c’est parce que j’envisage des perspectives et une collaboration à long terme. On ne se refait pas, je suis bien trop poivre et sel pour que cela change encore. Pour nous, la Haute Fidélité, c’est une pratique à tous les niveaux.
Donc quand l’occasion s’est présentée de tester des produits Advance Paris, c’est avec envie et plaisir, mais avec notre habituelle circonspection que nous avons saisi cette opportunité. Le premier critère est le ressenti à l’écoute, pas nécessairement la comparaison. Celle-ci peut permettre d’objectiver la démarche, mais elle n’est pas prioritaire par rapport au coup de cœur. Si le produit a quelque chose à raconter, s’il s’en dégage un style particulier et intéressant, nous sommes piqués au vif et nous commençons seulement à multiplier les points de vue en testant d’autres combinaisons que la première choisie. Il m’est arrivé par le passé (l’époque heureusement révolue où je travaillais en solo) de décider de rentrer une gamme sans avoir le moins du monde comparé, convaincu d’emblée. Nous avons besoin d’avoir un coup de cœur, ce qui n’empêche pas de devoir réfléchir ensuite à la pertinence d’un choix dans le contexte qui est le nôtre, parmi les produits déjà sélectionnés.

Et donc, forcément, coup de cœur pour les produits Advance Paris que nous avons testés. Et décision de nous investir dans cette nouvelle proposition. Pourquoi ? Regardez un peu les photos d’illustration et vous comprendrez. Paradoxal de parler de l’aspect d’un produit alors que je viens de raconter que le son est notre fil conducteur ? Pas tout à fait : parce que souvent il y a une certaine cohérence entre le fond et la forme chez les fabricants, qui y voient un prolongement tangible et visible de l’abstraction qu’est le son. Chez Advance Paris, le design est le reflet du tempérament que nous avons ressenti à l’écoute. Assez imposant et généreusement dimensionné, chic et brillant, mais brillant comme un diamant d’un noir profond, capable de presque disparaître tant il reflète son environnement, à la manière d’un imposant piano de concert noir laqué, rutilant et discret tout à la fois. Les tubes de pré-amplification des modèles que nous exposons sont soulignés d’une chaude lumière qui les fait apparaître derrière l’imposante face en verre acrylique. L’ensemble est légèrement tape à l’œil diraient certains, nous préférons dire « flatte à l’œil » pour notre part. Et original pour le coup, plutôt assez distinctif et offrant un certain chic « à la parisienne », cela va de soi.
Et donc, quel rapport avec le son produit ?

Ce qui nous a frappé d’emblée, c’est une impression de grande facilité, la production d’une image très ample, la sensation d’une puissance conséquente distillée toute en douceur. Les spiritueux de grande qualité offrent une grande longueur en bouche, tout comme les grands vins. Les produits Advance Paris offrent une grande longueur à l’oreille si j’ose dire. Dans le sens qu’ils sont manifestement conçus pour être employés longtemps mais surtout écoutés longtemps. Cette aisance, ce moelleux, ce confort à la française bien connu des automobilistes qui roulent hexagonal, est un incitant à prolonger l’écoute, c’est une qualité plus qu’intéressante. Mais cela ne signifie pas que l’articulation soit absente et la vivacité éteinte, simplement que ces qualités ne dominent pas le tableau proposé qui joue habilement d’une tendance riche et pleine, un peu « à l’ancienne » sans tomber dans le travers de la mièvrerie. C’est un équilibre toujours subtil et que chacun jugera selon ses propres critères, mais ce qui est sûr c’est que le charme opère très rapidement. L’image est royale, toute en profondeur et en largeur, laissant la voix ou l’instrument soliste bien dégagé à l’avant plan, sans aucune projection. Il faut souligner ici une particularité propre à de nombreux amplificateurs de la gamme et présente sur les deux références que nous vous proposons ici. Outre la pré-amplification à tubes déjà évoquée, Advance Paris propose de choisir, lors de l’allumage, entre deux modes de fonctionnement : normal ou high bias. L’idée est de disposer, dans le mode classique, de plus de punch et d’attaque, et dans le mode high bias de plus de présence et de chaleur. C’est un peu simpliste de dire les choses de cette façon, mais c’est la tendance nette que nous avons notée. Le mode high bias utilise un courant de repos plus élevé pour les transistors de puissance, un peu comme en classe A mais seulement sur une fraction de la puissance pour ne pas faire surchauffer les appareils. La différence est sensible, c’est bien sûr ce qui est intéressant. Jérémy et moi avons un faible pour ce mode, mais c’est vraiment très sympa de pouvoir choisir entre les deux. On pourrait facilement imaginer se regarder un film en mode classique via l’entrée HDMI et toutes voiles dehors, avant de terminer la soirée avec un trio de jazz sur le mode high bias. C’est avant l’allumage que l’on décide, et le switch qui permet de les sélectionner se trouve derrière l’appareil, ce qui veut dire que l’idée n’est pas de « jouer » de ces modes comme on le ferait d’un simple contrôle de tonalité. Justement, parlons en des contrôles de tonalité. L’utilité de ces derniers dépend de bien des choses, mais si vous avez lu ceci, vous savez que nous n’avons rien contre, bien au contraire. Réglages des basses, aigües et même loudness sont au programme. Bien entendu si vous souhaitez la plus grande transparence, la fonction bypass débranche tous les circuits de contrôle, mais selon les circonstances, l’humeur, l’âge de la prise de son ou du capitaine, il ne faudra pas se gêner pour les employer et donner de l’éclat, de la profondeur ou même les deux simultanément. Franchement, un petit effet loudness appliqué lors d’une écoute à faible niveau peut vite devenir addictif… Je ne voudrais pas terminer ce paragraphe sans revenir un instant sur le rôle des tubes de pré-amplification. Ce ne sont pas les premiers amplificateurs hybrides que nous proposons. Pas question ici de vouloir définir un son « tubes » ce serait aussi absurde que vouloir définir un son « transistor ». Cependant, comme souvent, le niveau de détail est assez impressionnant en particulier sur les petites variations, mais l’élégance des tubes c’est de vous faire passer « crème » une infinité de nuances sans vous prendre la tête. Une manière en quelque sorte de vous faire oublier la technique cachée derrière la musique.

Venons en aux fonctionnalité des bestioles ci-illustrées. Je vous préviens, ça va être fastidieux : pour les décrire, tout qualificatif en-dessous de « illimitées » serait inapproprié. Cependant il faut faire une nuance. Très intelligemment, Advance Paris a conçu deux types de produits, une version MyConnect et une version Classic qui diffèrent un peu par les possibilités. Le programme commun est le suivant : entrées analogiques nombreuses et comprenant une entrée phono (MM voire MC ajustable pour les plus puissants) pour platines vinyles, des entrées ligne symétriques et traditionnelles, des sorties pré-amplification et subwoofer. Dans le domaine digital, on trouve des entrées coaxiales et optiques, HDMI et USB (voire AES-EBU pour les plus puissants) et des sorties pour deux ou trois (!) paires d’enceintes. Sur les appareils de la gamme Classic, le Bluetooth est une option que l’on peut ajouter à n’importe quel moment. La gamme MyConnect, en tout point identique techniquement (même puissance, même architecture), ajoute tout ce qui manque pour ne plus avoir besoin de rien d’autre, à savoir, un démodulateur FM et DAB+, un lecteur de CDs, un lecteur réseau (streamer), excusez du peu. Le Bluetooth reste une option mais il est vraisemblable qu’elle sera inutile vu la pléthore de possibilité plus qualitatives…  La connectique est donc un rien plus pléthorique sur les appareils les plus puissants (2 x 190 watts rms sur 8 ohms) à savoir le MyConnect 250 et le Classic 12 mais déjà assez exubérante sur les version « moins puissantes » (130 watts rms sur 8 ohms), les MyConnect 150 et Classic 10. En d’autres termes, les MyConnect vous permettent de n’avoir qu’un seul appareil tout-en-un tandis que les Classic sont destinés aux amateurs déjà équipés de sources ou qui apprécient de les choisir à part. Pour nous, au quotidien et au-delà de ses qualités subjectives, le MyConnect 250 constitue un outil de travail sans rival. On peut y associer 3 paires d’enceintes pour des comparatifs plus aisés, on peut y lire ou y connecter n’importe quelle source, voilà qui est vraiment précieux ; évidemment, pour un utilisateur particulier ce n’est pas forcément un critère, mais dans la série qui peut le plus peut le moins…

Bon allez, je craque ! J’ai résisté jusque maintenant mais je n’en peux plus… Je dois vous parler des VU mètres ! Les 4 appareils évoqués en sont pourvus et comme j’ai pu lire à gauche ou à droite, c’est un peu comme un feu dans votre poêle à bois, il est très difficile d’en détacher le regard. En tout cas au début. Ceux des modèles Classic 10 (1790,00 euros ttc) et 12 (2690,00 euros ttc) sont plus grands et plus fascinants encore que ceux des MyConnect 150 (2190,00 euros ttc) et 250 (2990,00 euros ttc). Regarder ces aiguilles se dandiner au rythme de la musique est un spectacle en soi, mais j’y vois un autre atout plus didactique et extrêmement intéressant. C’est la possibilité de se rendre compte de la puissance réellement développée à un niveau d’écoute donné. Et je garantis ici que plus d’un sera abasourdi de se rendre compte du peu de puissance consommée lors d’une écoute à niveau normal. Voilà pourquoi le mode polarisation haute (high bias) produit tant d’effet puisque c’est quasiment la totalité de ce que vous entendez qui est produit en pseudo classe A.

Nous avons aussi eu la possibilité de tester un tout petit produit, pour changer. Il s’agit du lecteur réseau WTX-Stream Tubes. Il utilise la même application que les MyConnect et propose une sortie analogique en classe A équipée de micro-tubes très musicaux. L’idée est d’apporter aux sources en réseau (plateformes de streaming et DLNA pour votre réseau local) un rendu plus proche d’une source analogique comme le vinyle. Il y aurait beaucoup à dire sur cette revendication pas très réaliste de mon point de vue tant les bases techniques diffèrent, mais on devine bien derrière cette idée un peu simpliste que les concepteurs veulent emmener les contenus musicaux en ligne sur le versant chaud, ensoleillé et riche du paysage musical. Et c’est réussi, de nouveau sans mièvrerie, avec l’éclat et le tonus inhérents aux fichiers haute résolution, et un apport de plénitude aux fichiers plus compressés. Pour 399,00 euros ttc voilà certainement une solution non seulement raisonnable mais également profondément musicale. Son Diapason d’Or est amplement mérité. Il peut recevoir en option un adaptateur Bluetooth et fonctionner en multiroom avec de nombreux produits compatibles. Pour ceux qui ne jurent que par la facilité et la simplicité du Bluetooth, Advance propose pour 349,00 euros une version techniquement semblable dédiée uniquement à ce type de transmission.

Si vous naviguez sur le site d’Advance Paris, vous constaterez que nous n’avons abordé ici qu’une fraction de la gamme, très complète, proposée par ce fabricant. Y figurent des amplificateurs intégrés moins ou plus puissant que ceux abordés ici, des pré-amplis et amplis de puissance séparés, des sources comme des lecteurs de CDs ou des lecteurs réseau, des mini-chaînes, des récepteurs Bluetooth, et même des enceintes acoustiques. Un programme très complet donc, que nous abordons par le biais des électroniques hybrides, c’est-à-dire qui utilisent des sections à tubes et à transistors proposant le meilleur des deux mondes, comme on dit dans les publicités. Ce qui est sûr, pour nous en tout cas, c’est que ces produits représentent une addition bienvenue à notre sélection et que nous leur voyons un avenir aussi brillant que leurs faces avant…